vendredi 11 décembre 2009

Energies renouvelables et développement de la région de l'ouest Cameroun

Cette communication a été présentée lors du premier Salon des Communes de l'Ouest (SACO), qui s'est tenu à Bandjoun du 8 au 11 décembre 2009. Il avait pour thème : "la contribution des partenaires et de la diaspora au développement de l'ouest Cameroun".
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La dite communication était intégrée dans la table ronde dont le thème était: "Environnement et importance des énergies renouvelables pour l'amélioration des conditions de vie des populations à l'ouest Cameroun".
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Elle montre que les ménages de la région de l'ouest peuvent contribuer volontairement à hauteur de 366 679 110 FCFA, au financement de leur propre kit solaire, dans le but d'améliorer leurs conditions de vie. Ce consentement à payer permet d'acquérir 1018 kits solaires en un an.

samedi 17 octobre 2009

Le marché de la téléphonie mobile au Cameroun : concurrence déguisée ou monopole concurrentiel ?

Au sens courant, le marché est le lieu où les offres des vendeurs rencontrent les demandes des acheteurs qui s’ajustent à un certain prix. L’offre désigne la quantité de biens et services que les vendeurs sont prêts à céder pour un prix donné. La demande désigne quant à elle la quantité de biens et services que les acheteurs sont prêts à acquérir à un prix donné, compte tenu de leurs revenus et leurs préférences.

Un marché de concurrence se matérialise par la présence de nombreux vendeurs et de nombreux acheteurs, alors que le marché de monopole se traduit par la présence d’un seul offreur qui fait face à de nombreux demandeurs. Le marché de la téléphonie mobile au Cameroun ne correspond à aucun de ces deux types de marchés, car l’on rencontre deux offreurs principaux (MTN et ORANGE), qui font face à plusieurs demandeurs. Il s’agit donc dans ce cas d’un marché que l’on peut caractériser de duopole, qui est un cas particulier d’un marché d’oligopole, que l’on observe lorsqu’il y a la présence de quelques offreurs et de plusieurs demandeurs. Le marché de la téléphonie mobile sera donc caractérisé d’oligopole si l’on considère CAMTEL comme troisième opérateur. On va supposer dans un premier temps qu’il s’agit d’un duopole, puisque l’on s’efforce de faire comprendre à l’opinion que ce dernier opère dans la téléphonie fixe.

Un marché de duopole se caractérise par la présence de deux entreprises qui offrent des biens ou des services satisfaisant le même besoin. Le modèle de concurrence opéré dans ce type de marché peut se faire soit par les quantités offertes par chaque entreprise, soit par les prix proposés aux demandeurs. Le premier modèle est connu sous le nom de duopole à la « Cournot» et le second, de duopole à la « Bertrand » (des noms de ceux qui définissent ces formes d’équilibre). Cournot propose donc une guerre par les quantités et Bertrand, une guerre par les prix. Cependant, il existe une troisième forme, qui n’est pas une concurrence au sens propre du terme : le duopole à la « Stackelberg », qui considère qu’il existe une entreprise « leader » et une autre considérée comme « suiveur ». Le suiveur réagit (c’est à dire offre son produit) en fonction de l’action du leader, qui contrôle une part importante du marché.
.MTN et Orange mènent ils une guerre par les quantités ?
L’offre sur le marché de la téléphonie mobile au Cameroun se caractérise par des produits identiques, offerts à tous les consommateurs : il s’agit du téléphone portable et ses accessoires ; d’une puce et des cartes de crédit de communication.

Le phénomène observé depuis quelques années est celui de l’arrivée des « packs », dont l’achat donnait droit à l’offre d’une puce supplémentaire en plus de celle contenue dans ledit téléphone ; ce qui conduisait l’acheteur à détenir deux puces. Cette technique a été proposée par nos deux opérateurs et seul le prix du pack était considéré comme l’indicateur de convergence vers l’un plutôt que chez l’autre. Ceci montre que la guerre par les quantités offertes tourne donc à une bataille au niveau des prix. L’équilibre réalisé ici n’est donc pas celui de Cournot.

Qu’en est-il de la guerre des prix ?

Les coûts de communication ont connu d’énormes mutations depuis l’arrivée des deux opérateurs sur le marché de la téléphonie mobile. De 340 FCFA la minute au début des années 2000, le coût maximal s’élève aujourd’hui à 180 FCFA par minute. Cette baisse serait-elle le résultat d’une guerre ouverte entre MTN et Orange pour retenir l’attention des consommateurs afin d'accroître leurs parts de marché ?

A partir de 2005, des affiches, banderoles et plaques publicitaires inondent la ville, laissant apparaître cette phrase restée célèbre : « fractionner vos minutes en secondes » ; celle-ci fut accompagnée plus tard d’une autre : « parlez dix secondes et payez dix secondes ». Tels sont en quelques mots, résumé la nouveauté apportée par MTN dans la tarification des appels téléphoniques. Ainsi apparaissait pour la première fois au Cameroun la tarification à la seconde, facturée à 5FCFA. Les consommateurs s’apercevaient qu’ils payaient effectivement pour le temps de communication passé, et non plus pour la minute, autrefois indivisible. Toutefois, la minute de communication passée par cette option restait plus coûteuse que la même minute, passée dans les options classiques et dont le coût était estimé à 240 FCFA.

Le même mode de tarification, que l’on pourrait qualifier de ‘‘copie conforme à l’original’’ a été repris quelques mois plus tard par Orange, du fait de la ruée des nouveaux utilisateurs, vers l’opérateur MTN, et des intentions affichées par les non consommateurs relatifs (ceux qui ne disposaient pas encore d’un téléphone, mais qui étaient susceptibles d’acheter un dans l’avenir).

Cette copie conforme par Orange a conduit MTN à revoir le coût d’une seconde d’appel, qui passait de 5FCFA à 3FCFA, pour les appels de MTN à MTN. Une fois de plus quelques mois plus tard, le même tarif fut proposé par Orange pour les appels en direction de son réseau. On peut constater l’existence réelle d’une concurrence par les prix, ou concurrence à la Bertrand. Cependant, l’on peut se permettre de se poser deux questions :
- S’agit-il d’un duopole à la Stackelberg, où il ya un leader qui est MTN et un suiveur qui est Orange ?
- S’agit-il d’une stratégie mise en place par nos deux opérateurs pour montrer qu’il existe bien sur ce marché une concurrence par les prix ?

Pour répondre à la première interrogation, l’on dira que nous ne sommes pas en présence de ce type de duopole, du fait que certaines offres ont été proposées par Orange, et reprises ensuite par MTN, indiquant ainsi que chaque entreprise se comporte à certains moments comme leader et à d’autres comme suiveur. De plus, le nombre d'abonnés déclaré par chaque opérateur (trois millions chacun) indique bien qu'ils se partagent équitablement le marché, et donc pas de leader et de suiveur.

Puisque nos deux opérateurs en concurrence offrent des services identiques à des intervalles de temps plus ou moins réguliers, l’on peut penser qu’il y a une entente, et donc une concurrence déguisée. Cette offre identique ne conduit pas le consommateur à effectuer un arbitrage rationnel lors du choix de son opérateur. Il est donc le plus souvent guidé dans son choix par celui opéré par ses connaissances (amis, famille…), et au lieu de choisir entre MTN et Orange, il choisi à tout moment entre MTN et MTN d’une part, et Orange et Orange d’autre part. Bref il choisit dans tous les cas le même service proposé par deux opérateurs, qui ne diffèrent que par leurs raisons sociales. Nous sommes donc dans une situation de monopole où il y a deux opérateurs qui font croire en l’existence d’une concurrence sur ce marché.

Que fait l’Agence de Régulation des Télécommunications face à cette situation ?

L’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) est l’organe en charge de la réglementation dans ce secteur. Elle doit pour cela protéger les consommateurs des abus qu’ils sont susceptibles de subir de la part de MTN et Orange, notamment en ce qui concerne le coût de la communication qui est jugé élevé par une part importante des consommateurs. Bien que les prix aient connu une baisse, l’on s’aperçoit que ceux-ci pourraient encore baisser sans toutefois occasionner des déficits pour nos deux opérateurs. En effet, l’envahissement de nos trottoirs par les « call-box » montre bien que le coût de la communication est élevé, pour toute personne souhaitant passer un appel de son téléphone portable. Comment expliquer que la minute d’appel de son téléphone portable soit deux à trois fois plus coûteuse que la même minute passée à partir d’un call-box ? Qu’est ce qui peut bien expliquer cette différence ? Nous aimerions tous bien avoir des explications sur cet énorme gap. Si les opérateurs qui octroient des lignes de téléphones pour call-box ne sont pas en mesure de nous donner des arguments convaincants sur cette différence de tarifs, alors l’ART peut tout de même le faire. Puisque l’Agence ne le fait pas, alors on peut conclure qu’elle encourage cette concurrence déguisée et contribue à la constitution d’un monopole sur le marché de la téléphonie mobile. En effet, s’il est possible de communiquer à 75FCFA ou 65FCFA par minute à partir d'un call box, alors cela est aussi possible à partir de son téléphone portable. Pourquoi créer la ruée vers les call-box alors que chaque utilisateur pourrait passer des appels à partir de son téléphone? Nous attendons vivement des explications de l’ART, car elle représente l’organe de défense des intérêts des consommateurs.

L’arrivée du troisième opérateur CAMTEL
Bien qu’opérant dans la téléphonie fixe, l’on a pu observer que cette entreprise s’est aussi lancée dans la téléphonie mobile, dont on dit être « fixe mobile », c’est-à-dire un téléphone qui n’est ni fixe ni mobile ou alors en même temps fixe et mobile, selon l’appréhension de chacun. Le plus important est que l’on constate qu’elle livre une concurrence par les prix avec les deux opérateurs « historiques » que sont MTN et Orange. En effet, le faible coût de la minute de communication montre bien que les tarifs pourraient aussi connaitre une baisse chez les deux autres opérateurs, même si ce coût réduit peut s’expliquer par les infrastructures que dispose la CAMTEL, du fait de son statut d’ex entreprise publique, qui bénéficie des installations de l’Etat. Toutefois cet argument n’est pas suffisant pour expliquer ces faibles coûts de communication, lorsqu’on constate que MTN et Orange permettent de communiquer à des coûts identiques, à partir des call-box.

En somme, on peut dire que l’adoption et la vulgarisation du téléphone portable a permis de faire passer son taux de possession de 7,6% à 44,9% entre 2001 et 2007, soit de 19,9% à 81,4% en milieu urbain, et de 1% à 23,4% en milieu rural sur la même période (sources : ECAM1 et ECAM2). Cependant, l’on note l’existence de deux opérateurs en concurrence dans ce secteur : MTN-Orange et CAMTEL. Les deux premières ne diffèrent que par leurs raisons sociales et mènent une concurrence déguisée entretenue par l’ART, qui a favorisé la constitution de ce monopole. L’arrivée de la CAMTEL dans ce secteur a aussi renforcé la fusion de ces deux entreprises, qui se sont associées pour mieux combattre l’ « ennemi ».

vendredi 14 août 2009

La contribution de l'énergie à la réduction de la pauvreté en milieu rural au Cameroun

L’objectif de cette étude est d’analyser la relation énergie et pauvreté en milieu rural au Cameroun.
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La méthode mise en œuvre consiste en premier lieu à une analyse statistique qui a conduit à l’observation des taux d’accès aux sources d’énergie prises en compte dans l’étude : bois de feu, électricité, gaz domestique et pétrole lampant. En second lieu, l’analyse économétrique s’est attelée à construire un modèle à équations simultanées, dont l’estimation s’est faite par la méthode des doubles moindres carrés.
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Les résultats obtenus montrent que la pauvreté du ménage, ainsi que la distance séparant le logement du poteau électrique expliquent statistiquement l’accès effectif à l’électricité. Ce qui traduit qu’un ménage pauvre a des possibilités limitées d’avoir effectivement accès à l’électricité. La relation énergie et pauvreté a révélé que l’accès effectif à l’électricité explique la pauvreté en milieu rural, ce qui indique que la pauvreté peut aussi être causée par la faible consommation d’énergie. Toutefois, l’accès effectif est une condition nécessaire au développement des activités génératrices de revenus, mais pas suffisante pour réduire la pauvreté en milieu rural. Cette réduction par le biais de l’accès effectif à l’électricité doit se faire à travers l’amélioration du niveau d’instruction et de l’orientation de celui-ci vers l’enseignement secondaire technique.
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samedi 4 juillet 2009

La pauvreté énergétique: qu'est ce que c'est?

Un ménage est pauvre sur le plan énergétique s’il n’est pas capable d’assurer le chauffage de son logement de manière continue et à un coût raisonnable (GORDON, 2002). Cette définition tirée de la littérature est celle utilisée dans les études menées dans les pays développés, précisément en Europe. Au Cameroun, la pauvreté énergétique est définie comme un manque d’accès des populations à des services énergétiques en qualité et en quantité, fiables, efficaces, durables et de manière continue[1].

Alors que la pauvreté énergétique est évaluée dans les pays développés pour les ménages qui disposent de l’électricité, celle-ci est définie au Cameroun en fonction du manque d’accès des ménages à cette source d’énergie. Selon cette dernière, sont considérés comme pauvres sur le plan énergétique, les ménages qui n’ont pas accès à l’électricité. La première approche quant à elle fait intervenir le seuil de pauvreté énergétique, qui correspond au montant des dépenses affecté à l’énergie, en-dessous duquel un ménage sera considéré comme non pauvre sur le plan énergétique. Selon la définition officielle en vigueur au Royaume Uni, sont considérés en situation de pauvreté énergétique les ménages qui doivent utiliser plus de 10% de leur revenu pour couvrir leurs dépenses énergétiques (DEFRA et DTI, 2001).
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Deux éléments principaux permettent de définir la pauvreté énergétique dans un ménage : les revenus et la consommation énergétique (DUBOIS, 2007).

Tout d’abord, la prise en compte du revenu dans la définition de la pauvreté permet de la représenter à travers un seuil ou ‘‘ligne de pauvreté’’, qui peut être absolue ou relative La ligne de pauvreté relative est définie par rapport à la distribution générale des revenus ou de la consommation dans un pays. La ligne de pauvreté absolue est quant à elle ‘‘associée à certaines normes absolues sur les éléments dont les ménages doivent disposer pour couvrir leurs besoins fondamentaux (COUDOUEL et al., 2002). Elle est souvent fondée sur des estimations du coût de certaines denrées de base, par exemple le coût d’un panier de biens nutritionnels.
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Cette approche est rarement employée pour définir la pauvreté énergétique, bien que certaines études l’emploient, à l’instar de celle menée par FOSTER et al., (2000), qui tentent de définir une ligne de «fuel poverty» à partir d’enquêtes sur les ménages au Guatemala. Ils utilisent pour cela les données sur les consommations énergétiques des ménages dont les dépenses par habitant se situent dans une bande de 10% autour de la ligne officielle de pauvreté. La définition employée au Royaume Uni ne fixe pas une telle ligne puisque sont considérées en situation de pauvreté énergétique les personnes qui doivent dépenser plus de 10% de leur revenu pour couvrir leur consommation d’énergie.

La définition de la pauvreté énergétique pourrait donc être représentée sur un graphique semblable à celui ci-dessous, où tous les ménages situés au-dessus de la ligne sont considérés comme pauvres sur le plan énergétique.
La pauvreté énergétique recouvre donc une réalité différente de la pauvreté en général. En effet, certaines personnes peuvent être pauvres mais non en situation de pauvreté énergétique, et réciproquement, il peut exister des personnes non-pauvres mais qui sont cependant en situation de pauvreté énergétique. Ce type de pauvreté n’est donc que partiellement lié aux revenus, puisqu’elle découle aussi de l’importance de la consommation énergétique des ménages.

Le niveau de la consommation énergétique entre dans la définition de la pauvreté énergétique au Royaume Uni, puisque celle-ci s’appuie sur les dépenses énergétiques que les consommateurs «doivent» effectuer. Tout d’abord, certains ménages peuvent affecter moins de 10% de leurs revenus à leur consommation énergétique alors qu’ils devraient consommer plus pour maintenir la température de leur logement à un niveau suffisamment élevé. Ces consommateurs rationnent leur consommation énergétique et il faut donc les inclure dans les populations en situation de pauvreté énergétique.

Ensuite, d’autres consommateurs peuvent dépenser plus de 10% de leurs revenus pour leur consommation énergétique sans pour autant «devoir» réaliser ces dépenses. Ces consommateurs présentent une surconsommation d’énergie, qui peut avoir différentes origines telles qu’un gaspillage, une mauvaise efficacité énergétique de leur logement, etc. Enfin, définir la pauvreté énergétique à partir du budget des ménages consacré aux dépenses énergétiques soulève la question du seuil de pauvreté énergétique.
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Quel est le seuil de pauvreté énergétique au Cameroun?
Quels sont les déterminants de la pauvreté énergétique au Cameroun?
Réduire la pauvreté énergétique peut elle permettre de réduire la pauvreté ?
Pour en savoir plus, se reférer à ma thèse de doctorat

Autres articles qui traitent de cette question: Le concept de pauvreté énergétique; ou en anglais The concept of energy poverty
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COUDOUEL, A. ; HENTSCHEL, J. S. et WODON, Q. T. (2002), ‘‘Mesure et analyse de la pauvreté’’, in : KLUGMAN, J. (Ed.), Poverty reduction strategy sourcebook, World Bank.
DEFRA et DTI (2001), The UK fuel poverty strategy, DTI, London
DUBOIS, U. (2007), ‘‘La pauvreté énergétique : quelles définitions ? Comment la mesurer ? ADIS - GRJM, Université de Paris Sud 11, Version préliminaire.
FOSTER, V., TRE, J. P. et WODON, Q. (2000) ‘‘Energy prices, energy efficiency, and fuel poverty’’, working paper, World Bank.
GORDON. D. (2002), ‘‘Predicting fuel poverty at small area level’’, Rapport, University of Bristol, Townsend Centre for International Poverty Research
[1] Définition tirée du Plan d’Action National Energie pour la Réduction de la Pauvreté (PANERP, 2005).

vendredi 5 juin 2009

Le secteur de l'énergie au Cameroun: organisation institutionnelle et ressources énergétiques

1. L'organisation institutionnelle du secteur de l'énergie


Le secteur de l’énergie au Cameroun est organisé autour de très nombreuses structures administratives et organismes publics et privés :



- La Présidence de la République coordonne les activités du secteur et plus particulièrement celles relatives aux hydrocarbures ;
- Le Ministère de l’Énergie et de l’Eau (MINEE), à travers ses diverses directions (Électricité, Produits Pétroliers et Hydraulique), assure la conception, élabore et veille à l’exécution de la politique énergétique nationale ;
- Les Ministères : Recherche Scientifique de l’innovation (MINRESI) ; Finances ; Industrie et Développement Technologique ; Forêt de Faune ; Transports ; Environnement et protection de la Nature ;
- L’Agence de Régulation du Secteur de l’Électricité (ARSEL) assure la régulation et le contrôle des activités du sous secteur électricité ;
- L’Agence d’Électrification Rurale (AER) assure la promotion de l’électrification rurale ;
- Electricity Development Corporation (EDC), chargé du développement des infrastructures.

Plusieurs autres organismes et industries, publics et privés relèvent également du secteur de l’énergie, à savoir :
i)   Le repreneur stratégique de la concession du service public d’électricité, AES-SONEL[1], qui assure la production, le transport et la distribution d’électricité dans le cadre d’une concession de 20 ans. Elle fait aussi intervenir sa filiale KPDC ;
ii) La Société Nationale des Hydrocarbures (SNH), qui assure la recherche et l’exploration des hydrocarbures et gère les intérêts de l’État dans ce secteur ;
iii)   La Société Nationale de Raffinage (SONARA), qui assure le raffinage du pétrole brut et l’approvisionnement du marché national en produits pétroliers finis ;
iv)  La Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP), qui assure le stockage et l’approvisionnement des distributeurs de produits pétroliers ;
v)  La Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures (CSPH), qui assure le mécanisme de stabilisation et de péréquation dans la distribution des produits pétroliers finis.

Par ailleurs, un certain nombre d’entreprises privées interviennent dans l’exploration, la production et la distribution des hydrocarbures ainsi que le transport et la distribution du pétrole brut (TOTAL ; ELF SEREPCA ; PECTEN). Pour ce qui est de la distribution de produits finis, diverses entreprises privées sont agréées, notamment : TOTAL ELF FINA ; OILYBIA ; CORLAY ; AZA AFRICA ; TRADEX ; TEXACO ; PETROLEX ; FIRST OIL ; CAMOCO ; SCTM ; CAMGAZ. Quelques sociétés privées agréées assurent le contrôle de qualité des produits pétroliers finis transférés entre plusieurs opérateurs ; il s’agit principalement de HYDRAC, SGS et POLYTECHNICS. D’autres agissent parallèlement dans la filière biomasse : ANAFOR et le Laboratoire de Recherche Energétique du MINRESI.


Au cours de la période 2001-2003, de grandes perturbations sont apparues dans la fourniture d’énergie électrique au sein de la concession du service public. Plusieurs PME se sont lancées dans le secteur des énergies renouvelables notamment dans le domaine du solaire photovoltaïque.
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2. Les ressources énergétiques
Il s'agit précisément de la biomasse, les produits pétroliers, l’électricité et les énergies renouvelables.

Le bois de feu et autres biomasses

La consommation de ce type d’énergie était estimée en 1987/1988, à 18,61% en zone urbaine contre 81,39% en zone rurale. L’évolution de la consommation est la suivante :
Ce tableau montre que la proportion de ménages utilisant le bois de feu s’est réduite de 20,41% en zone urbaine et de 13,67% en zone rurale, entre 1988 et 2005. Toutefois, la consommation totale de bois de feu reste élevée pour l’ensemble du pays en 2005 : 87,3% contre 78% en 2001 ; celle-ci reste néanmoins proche de la consommation enregistrée en 1996, qui s’élevait à 84%[2].

Les produits pétroliers
Ils sont constitués du gaz de raffinerie, du butane, du pétrole lampant, de l’essence, du super, du gasoil, etc. L’on s’intéressera dans le cadre de cette étude à deux de ces produits, à savoir le gaz domestique (gaz butane) et le pétrole lampant.
La consommation totale des produits pétroliers s’élevait à 807,46 KTEP en 1987/1988 et devrait se situer entre 1035,65 KTEP et 2099,54 KTEP en 2010. Le gaz domestique et le pétrole lampant représentaient respectivement pour la même année, 2,46% et 11,61% de cette consommation. Selon le milieu de vie en 2005, 92% de personnes consomment le pétrole lampant en zone rurale et 76,9% en zone urbaine. Par contre, 3,3% consomment le gaz domestique en milieu rural, contre 45,9% en milieu urbain.


L’électricité et les énergies renouvelables
En ce qui concerne l’électricité, le potentiel hydroélectrique est estimé à environ 20 000MW, soit plus de 115 milliards de kWh que le pays pourrait produire chaque année si ces ressources étaient mises en valeur. Les équipements de production sont hydrauliques et thermiques, et la puissance totale installée est d’environ 928MW, dont 723MW pour les trois centrales hydrauliques et 205MW pour les 39 centrales thermiques. Les prévisions situent cette puissance entre 1734MW et 2254MW en 2010[3]. Les trois principales centrales hydrauliques (Mapé, Mbakaou et Bamendjin) ont une capacité totale de 7600 millions de mètres cubes. La production est essentiellement assurée par AES-SONEL et s’élevait à 3919GWh en 2004. Les prévisions la situent entre 6125GWh et 9505GWh en 2010[4], et entre 7091GWh et 17174GWh en 2015[5].


Le réseau de transport est constitué des lignes Haute Tension (HT), Moyenne Tension (MT) et Basse Tension (BT). Le tableau ci-dessous présente la répartition des lignes, le nombre d’abonnés et les quantités d’énergie électrique vendues aux consommateurs :
AES-SONEL gère deux réseaux indépendants de transport et de distribution connus sous les noms de réseau interconnecté sud (90% de la consommation d’énergie) et réseau interconnecté nord, d’une longueur totale de près de 23000 km ; les autres zones du pays (notamment l’Est), qui ne sont pas connectées à ces réseaux, sont alimentées par des centrales diesel indépendantes.

Les énergies renouvelables sont pour la plupart celles qui permettent d’obtenir l’électricité ; on peut classer dans cette catégorie, l’énergie solaire photovoltaïque (électricité à usages domestique ou professionnel, produite à partir de la lumière, à l’aide des panneaux solaires), l’énergie solaire thermique (production de chaleur, par conversion de l’énergie contenue dans le rayonnement solaire), l’énergie éolienne (électricité produite à partir du vent) et l’énergie géothermique (énergie issue de la chaleur du sous sol). Ces deux dernières sources d’énergies ne sont pas encore exploitées au Cameroun, bien que les régions du Nord et de l’Extrême Nord présentent des sites favorables pour le développement de l’énergie éolienne, notamment les villes de Maroua et Kaélé.


[1] Cette cession est intervenue le 18 juillet 2001.
[2] Ces résultats ont été obtenus après les ECAM I et II, et l’enquête GPL.[3] Ces prévisions ont été établies lors de la réalisation du Plan Energétique National de 1990. Elles sont calculées suivant trois hypothèses (Scénarios A, B et C) :
- Scénario A : croissance économique très faible avec échec du Programme d’Ajustement Structurel ;
- Scénario B : croissance modérée et réussite du Plan d’Ajustement Structurel ;
- Scénario C : Réussite du Plan d’Ajustement Structurel et environnement économique international favorable.
[4] Ces prévisions sont faites suivant les scénarios ci-dessus.[5]Ces estimations sont faites sur la base du Plan de Développement du Secteur de l’Electricité 2030 (PDSE-2030).

vendredi 8 mai 2009

Energie et OMD au Cameroun

Dans le but d’engager le 21e siècle sous de bons auspices, les Etats membres des Nations Unies sont convenus de huit objectifs essentiels à atteindre d’ici à 2015 : Réduire l’extrême pauvreté et la faim ; assurer l’éducation primaire pour tous ; promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ; réduire la mortalité infantile ; améliorer la santé maternelle ; combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies ; assurer un environnement durable ; mettre en place un partenariat mondial pour le développement.

Afin d’accorder une place de choix aux services énergétiques dans les stratégies de réduction de la pauvreté, quatre aspects positifs liés à la volonté politique des Etats et de la communauté internationale ont été relevés (COVINDASSAMY, 2003) :
- L’importance directe ou indirecte accordée à l’énergie dans la réduction de la pauvreté à travers le NEPAD, de même que sa spécification dans les OMD, et dans le plan d’action du Sommet sur le Développement Durable de Johannesburg[1] ;
- La reconnaissance par les Etats du rôle de l’énergie en tant que facteur clé dans la réalisation des objectifs relatifs à la santé, à l’accès à l’eau, à l’éducation et à la protection de l’environnement
- La recherche de solutions alternatives par les gouvernements et les bailleurs de fonds pour une gestion durable des ressources forestières et une utilisation rationnelle du bois, principale source d’énergie en milieu rural particulièrement ;
- L’intérêt des bailleurs de fonds, notamment la Banque Mondiale, pour financer les projets sur les services énergétiques axés directement sur la réduction de la pauvreté.

La relation ‘‘énergie et OMD’’ au Cameroun sera analysée à travers les huit objectifs; un accent particulier sera mis sur l’énergie électrique.
OMD 1 : Réduire l’extrême pauvreté et la faim

L’accroissement de l’accès à l’électricité a deux impacts directs : il permet l’augmentation de la production par l’usage des machines qui augmentent les rendements agricoles ; il est aussi à l’origine de la multiplication des activités génératrices de revenus et des emplois qui, conduisent à accroître les revenus des ménages ruraux. Cette augmentation des revenus et de la production agricole concourent à l’amélioration des conditions de vie, et donc de la réduction de la pauvreté et de la faim. L’accroissement de l’accès à l’électricité se manifeste d’une part, à travers une offre accrue d’électricité, et par l’intensification de la desserte d’autre part. Cette dernière se matérialise par le subventionnement de 288 300 branchements sociaux, qui permettront à 30% des populations pauvres des zones rurales, et 60% de celle des zones périurbaines d’avoir accès à l’électricité pour des usages domestiques et professionnels.

OMD 2 : Assurer l’éducation primaire pour tous
Il s’agit de donner à tous les enfants, garçons et filles, la possibilité d’achever un cycle complet d’études primaires. L’énergie électrique à l’école favorise les enseignements, améliore les conditions de vie des enseignants et des élèves (éclairage, radio, télévision, étude le soir), et permet l’accès aux TIC, dont les équipements ont besoin d’électricité. Etant donné que 65% d’établissements scolaires publics n’ont pas d’électricité, l’objectif est de desservir 60% d’établissements sociaux et communautaires (établissements primaires et secondaires, systèmes d’adduction d’eau potable, centres de santé, centres sociaux, etc.) pour des besoins d’éclairage, de réfrigération, d’information et de communication.

OMD 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes

Les services énergétiques favorisent une plus grande éducation des filles qui peuvent se libérer des corvées domestiques (recherche du bois en forêt, approvisionnement en eau, etc.) ; ils réduisent le temps de cuisson au bois de feu et diminuent les effets des fumées inhalées ; ils permettent enfin de multiplier les activités génératrices de revenus par les femmes. L’objectif visé en termes d’éducation au Cameroun était d’éliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaires et secondaires en 2005, et si possible à tous les niveaux d’ici à 2015. Sur le plan de la cuisson (98,7% des ménages pauvres utilisent le bois de chauffe comme seule énergie de cuisson), l’objectif est de permettre aux populations utilisant la biomasse traditionnelle pour leurs besoins de cuisson, d’avoir accès aux foyers améliorés ou au GPL pour réduire l’usage du bois de chauffe. A cet effet, 10 000 foyers améliorés et 258 000 bouteilles de gaz de 12,5 Kg devront être à la disposition des ménages, afin de permettre à 30% des populations vivant en milieu rural, et 60% vivant en zones pauvres périurbaines de réduire l’usage du bois de feu. En ce qui concerne l’accroissement des revenus, 25% des populations rurales doivent avoir accès à un service énergétique fiable et moderne pour satisfaire aux besoins essentiels tels que l’éclairage, la communication ou les petites activités productives.

OMD 4 : Réduire la mortalité infantile

Les services énergétiques favorisent l’hygiène de la mère et de l’enfant, ainsi que l’efficacité des services de santé de proximité pour les enfants de jeune âge, permettent la conservation des vaccins et des médicaments, et empêchent aux enfants de respirer la fumée provenant de l’utilisation du bois de feu ou des lampes à pétrole. Il est question de réduire de 40% d’ici à 2015, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans. Ceci nécessite d’une part, l’accroissement de l’utilisation des sources d’énergie modernes par les ménages ruraux (électricité et gaz domestique), et de l’approvisionnement en énergie dans les structures hospitalières. Etant donné que 68% des centres de santé ruraux n’ont pas accès à l’électricité, l’objectif visé est de porter le taux de desserte de 100% dans les structures existantes recensées en 2004, soit 923 centres de santé intégrés.

OMD 5 : Améliorer la santé maternelle

Les services énergétiques améliorent la santé maternelle en favorisant une meilleure couverture vaccinale (conservation des vaccins à proximité des populations) ; ils améliorent les conditions d’accouchement par l’éclairage des salles et l’usage des appareils modernes ; ils favorisent l’affectation des spécialistes dans les zones rurales et améliorent les conditions de travail dans les centres de santé. L’objectif est de réduire d’environ 20% le taux de mortalité maternelle.


OMD 6 : Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies

L’objectif est de stopper la propagation du VIH/SIDA, afin de ramener le taux de prévalence à 9%, de maîtriser le paludisme et d’autres maladies de manière à inverser la tendance actuelle. Les services énergétiques (électricité notamment) favorisent la sensibilisation (radio et télévision), ainsi que la prise en charge des malades à proximité de leurs lieux de résidence. Ils contribuent à la maîtrise du paludisme et d’autres maladies en favorisant la recherche et la diffusion des médicaments essentiels.

OMD 7 : Assurer un environnement durable

Deux cibles principales sont visées ici : la réduction de moitié d’ici à 2015, du pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable ; l’amélioration d’ici 2020 de l’habitat des camerounais. Les services énergétiques sont essentiels pour un approvisionnement continu en qualité et en quantité de l’eau potable, par l’usage des pompes électriques. L’un des indicateurs permettant aussi d’assurer un environnement durable est la proportion des aires protégées. En effet, l’utilisation exclusive du bois de feu comme source de cuisson conduit chaque année à la destruction de 100 000 hectares de forêt, ce qui constitue un danger pour l’environnement. En luttant pour leur survie actuelle, les ménages hypothèquent lourdement l’avenir et donnent la priorité à la consommation sur la protection du milieu naturel (GILLIS et al., 1998).

OMD 8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

Il s’agit pour le gouvernement de faciliter la mise en place d’une politique de maîtrise de l’énergie comprenant au moins un volet efficacité énergétique, un volet énergies renouvelables, un volet social (tarification), un volet réglementaire de facilitation des partenariats publics privés, dans une optique de convergence des politiques et de renforcement des capacités.
Source: PANERP et commentaires de l'auteur
[1]Sommet qui s’est tenu du 26 Août au 4 Septembre 2002.
COVINDASSAMY, A. (2003), ‘‘La pauvreté énergétique en Afrique’’, Washington, Banque Mondiale, 4p, présenté lors de l’Atelier Multisectoriel Energies Modernes et Réduction de la Pauvreté, ENDA-TM, 4-6 Février, Dakar.
GILLIS, M. ; PERKINS, D. H. ; ROEMER, M. et SNODGRASS, D. R. (1998), Economie du développement, 2e édition, traduction de la 4e édition américaine. De Boeck, Nouveaux Horizons.

vendredi 27 mars 2009

Le financement de l’accès à l’électricité par le consentement à payer des ménages ruraux au Cameroun

Savez-vous qu'il est possible d'électrifier 14 103 ménages en milieu rural en un an, sans contribution de l'Etat, à partir d'un kit solaire de 60 Wc, fournissant une puissance de 300 Wh par jour ?
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L’objectif de cette réflexion est d’apprécier l’importance que les ménages accordent à l’électricité, en évaluant la part du revenu qu’ils sont disposés à sacrifier pour en avoir accès.
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L’électricité est considérée comme l’une des clés du développement économique et social, et sa disponibilité contribue à la réduction de la pauvreté, non seulement à travers la croissance économique, mais aussi par la satisfaction des besoins vitaux de santé et d’éducation (SIHAG et al., 2004)[1].

Le constat qui est fait en milieu rural au Cameroun est que, l’électricité en tant que source d’énergie d’éclairage est utilisée par 21,7% de la population rurale, tandis que 63,5% de cette population utilise le pétrole lampant pour le même usage. Ce qui fait de cette dernière la principale source d’énergie d’éclairage en milieu rural.

L’importance accordée à un bien de consommation a été mise en évidence par un économiste au 19e siècle (WALRAS, 1874)[2]. Son analyse part du concept de « valeur-utilité », et considère que seule la satisfaction compte pour un consommateur, le prix du bien dépendant de son degré d’utilité : si un bien (ou un service) est rare mais jugé très utile par un consommateur, celui-ci sera prêt à l’acquérir pour un prix élevé, mais ce degré d’utilité décroît au fur et à mesure que le degré de satisfaction du consommateur augmente. Parallèlement, le prix qu’un consommateur est prêt à payer baisse au fur et à mesure que son besoin est satisfait, ce qui signifie que plus un bien est produit en grandes quantités, ou quand un service est accessible au plus grand nombre, l’individu y attache de moins en moins d’importance, et il est de moins en moins prêt à payer le prix fort. (la théorie de la valeur........)

L’importance accordée à l’utilisation de l’électricité sera évaluée par l’observation du consentement à payer (CAP) des ménages pour cette source d’énergie par mois et à partir de la part du revenu pouvant être allouée à l’électricité; une approche économétrique du CAP à partir de l'évaluation contingente a aussi été mise en oeuvre...............
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[1] SIHAG, A. R. ; MISRA, N. et SHARMA, V. (2004), ‘‘Impact of power sector reform on the poor : case-studies of South and South-East Asia”, Energy for Sustainable Development, Vol VIII, N° 4, December, New-Dehli.
[2] WALRAS, L. (1874), Eléments d’économie politique pure, Œuvres économiques complètes VIII (1988), Economica

ECONOMISTE DE L'ENERGIE
  

CAMEROUNAIS

BP 15289 Yaoundé; (+237) 99 96 88 33 / 74 27 75 76
Site web:
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Courriel : kamdem_maxime@yahoo.fr

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ADHESION
PROFIL PERSONNEL
  • Excellentes aptitudes à communiquer ;
  • Capacité de travailler efficacement en équipe, sous pression et dans un climat de coopération.
DOMAINE D'EXPERTISE
  • Analyses économiques et financières des projets énergétiques (biomasse; hydro; solaire), avec applications sous RETScreen;
  • Développement de logiciels basés sur Excel;
  • Développement de modèles économiques et financiers appliqués au secteur de l'électricité
  • Energies renouvelables et applications;
  • Modélisation économique et économétrique;
  • Montage de projets.
EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE
  • Etude relative aux options de financement de l'adaptation aux changements climatiques au Cameroun. PNUD, Décembre 2012-janvier 2013
  • Etude sur le diagnostic de la prise en compte de l'adaptation aux changements climatiques dans les politiques, stratégies et plans de développement  du Cameroun. PNUD, septembre - octobre 2012.
  • 2012: Projet Invest’€lec : «Initiative de promotion des investissements privés dans le sous secteur de l'électrification rurale au Cameroun». Consultant pour EED
Principales prestations: Préparation des modules de formation et animation des sessions consacrées aux analyses économiques et financières des projets; animation des sessions consacrées aux opportunités de financement et au montage économique et financier des projets; préparation des modèles économiques et financiers; montage des thématiques consacrées aux contraintes administratives, fiscales et douanières liées à l'investissement dans le secteur de l'énergie.
19 - 22 juin 2012  Atelier de formation sur le montage des projets d’électrification rurale par la biomasse énergie - formateur sur les aspects liés aux évaluations économiques et financières des projets, avec applications sous RETScreen.
  • 2010: Plaidoyer pour la réduction des coûts de l'électricité et de l'eau au Cameroun. Réalisé avec l’appui de la Coopération Cameroun-Union Européenne / Programme d’Appui à la Structuration de la Société Civile (PASOC). Consultant pour l'ONG Action Stratégique pour un Développement Global (ASDEG). Septembre - Octobre
Principales prestations: Élaboration d'une base argumentaire; enquête auprès des utilisateurs domestiques et professionnels; analyse des évolutions des tarifs de l'eau et de l'électricité; analyse de la facturation; essai de modélisation des prix des produits alimentaires sur les marchés en prenant en compte les inputs eau et électricité.
  • 2010: Projet Light4all Cameroun - Etudes de faisabilités portant sur le consentement à payer et les mécanismes d'acquisition des lanternes solaires par les ménages ruraux du Cameroun. Consultant pour le cabinet Rainbow Environment Consult. Consulter le rapport final
Principales prestations: Étude du consentement à payer les lanternes solaires par les ménages ruraux; Conduite de l'étude sur le terrain; Analyse des données collectées et restitution des résultats de l'étude; Mise en place d'une stratégie de distribution des lanternes solaires dans les zones rurales.
  • Septembre 2005-Mars 2006 : Stage à l’Agence de Régulation du Secteur de l’Electricité du Cameroun (ARSEL) à la Sous direction des Etudes, Prospective et Normalisations.
  • Depuis 2005-2006 : Chargé des travaux dirigés à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion- Université de Yaoundé II.
Enseignements dirigés en première année : Macroéconomie, Mathématiques,   Microéconomie, Statistiques.
Enseignements dirigés en deuxième année : Macroéconomie, Mathématiques, Microéconomie, Statistiques.
Enseignements dirigés en troisième année : Econométrie, Recherche opérationnelle, Statistiques inférentielles.
  • Enseignant à l’Institut Supérieur de Technologie Appliquée et de Gestion (ISTAG) depuis janvier 2007. Enseignements dispensés : Etudes de marché ; Recherche opérationnelle; Outils mathématiques d'aide à la décision.
FORMATION ACADEMIQUE
  • 2012: Doctorat en économie: ‘‘Energie électrique et pauvreté au Cameroun’’ - Université de Yaoundé II.
  • 2005 : Diplôme d’Etudes Approfondies (D.E.A) en Sciences Economiques – Université de Yaoundé II.
  • 2002-2003 : Admission au Programme de Troisième Cycle Inter universitaire en Economie (P.T.C.I).
  • 2002 : Maîtrise en Sciences Economiques, Université de Yaoundé II, Option Techniques Quantitatives ;
  • 2001 : Licence en Sciences Economiques, Université de Yaoundé II, Option Techniques Quantitatives;
  • 2000 : DEUG en Sciences Economiques - Université de Yaoundé II;
  • 1997 : Baccalauréat, option "mathématiques et sciences de la nature".
RECHERCHES ET PUBLICATIONS
  • "Accès aux commodités et pauvreté des personnes âgées au Cameroun: état des lieux et perspectives", Actes du colloque international de Meknes - Maroc, Vieillissement de la population dans les pays du Sud, 17-19 mars 2011.
  • ''La contribution de l'énergie à la réduction de la pauvreté en milieu rural au Cameroun'': étude financée par TrustAfrica et le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI). Publiée dans la Revue de l'Economie et de Management, N° 10, Avril 2010.
  • RIAED: '' L'électricité et l'éclairage: y a t-il une différence? de quoi a t-on réellement besoin?'' : Lire cet article
  • RIAED : ‘‘Efficacité du secteur de l’électricité et bien-être social au Cameroun’’ : Lire cet article
  • RIAED: "L'apport de l'énergie dans l'atteinte des OMD au Cameroun": Lire cet article
  • Mémoire de DEA : ‘‘Privatisation et bien-être social : le cas de l’électricité au Cameroun’’.
  • Journal du Cameroun du 09/08/2010: La hausse des tarifs de l'électricité au Cameroun est-elle justifiée? Lire l'article
  • Journal du Cameroun du 30/12/2009: Les prix d'appel au Cameroun: concurrence déguisée ou monopole? Lire l'article
  • Le financement de l'accès à l'électricité par le consentement à payer des ménages ruraux au Cameroun (Article déjà rédigé); Lire le résumé
COLLOQUES, CONFÉRENCES, SÉMINAIRES...
  • Décembre 2009: Salon des Communes de l'Ouest (SACO): Invité à la table ronde "Environnement et importance des énergies renouvelables pour l'amélioration des conditions de vies des populations de l'Ouest Cameroun". Communication présentée: "Energies renouvelables et développement de la région de l'Ouest Cameroun". Bandjoun, 8-11 décembre. Consultez ma présentation
  • Octobre 2009: Journées d'Excellence de la Recherche Scientifique et de l'Innovation au Cameroun (JERSIC), Yaoundé, 26-30 octobre. Participant dans l'atelier '' Energies renouvelables''.
  • Octobre 2009: Colloque international : Regards croisés sur les Objectifs du millenaire pour le Développement, Tlemcen -ALGERIE, 11 - 13 octobre. Communication présentée: La contribution de l'énergie à la résorption de la pauvreté en milieu rural au Cameroun. Consultez ma présentation
  • Mai 2008 : Rapporteur lors des Journées de l’Entreprise, organisées par le Groupement Inter patronal du Cameroun (GICAM), Douala.
  • Novembre 2005 : Participation au séminaire sur la préparation du sommet mondial de l’OMC de décembre 2005, sous le thème : Négociations commerciales et Développement pour la CEMAC : APE et OMC. Initié par Juristes et Economistes Internationaux contre la Pauvreté (JEICP), Yaoundé, 1-2 novembre. Liste des participants
  • Novembre – Décembre 2003 : Participation à l’enquête pour la rédaction d’un Rapport National des Syndicats au Cameroun, sous la direction de la Fondation Friedrich Ebert au Cameroun.
  • Juillet – Septembre 2003 : Participation au Campus Commun des Cours à Option à Niamey- Niger. Spécialité : Economie Industrielle ; Option : Economie Publique

AUTRES INFORMATIONS
Connaissances Informatiques fiables : Outils de Microsoft Office (Word, Excel, PowerPoint)
Logiciels utilisésE-views (Econométrie) ; LINGO (Recherche opérationnelle) ; SPSS; STATA; SPAD; GANTT PROJECT, RETScreen (analyse des projets d'énergie propres).

Langues:
· Français: Lu, parlé, écrit.
· Anglais : Assez bonnes aptitudes

Loisirs : Lecture, Sport (Base Ball ; Volley- Ball, Tennis).
Arbitre national de Base Ball et Soft Ball.

samedi 31 janvier 2009

Hausse des prix et revalorisation des salaires au Cameroun : Quel impact sur les dépenses de consommation alimentaire des ménages?

La crise alimentaire est bien un phénomène mondial et est devenue la priorité de la communauté internationale, notamment du FMI et de la Banque Mondiale. Le continent africain est le plus touché par ce ‘‘fléau’’, auquel s’ajoute la hausse des prix des produits alimentaires et de certains intrants nécessaires au développement social et économique (ciment, fer à béton, etc).
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Le Cameroun a connu en février 2008, trois jours de vives tensions marqués par des émeutes qui ont conduit à trois décisions majeures :
- La revalorisation de 15%, du salaire de base des travailleurs émargeant au budget de l’Etat ;
- La baisse du prix du litre de carburant à la pompe, de 6FCFA pour le super et 5FCFA pour le gasoil et le pétrole lampant ;
- La baisse des prix des produits alimentaires (riz, farine, sucre, poisson importé, etc.), du téléphone et de l’électricité.

Ces décisions ont marqué une nouvelle ère pour les camerounais, qui ont vu un début de solution à leur mécontentement. Toutefois, ces mesures représentaient-elles des épées de Damoclès au-dessus de nos têtes ?
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Cette réflexion a pour objectif d’analyser les causes de la hausse des prix des produits et son impact sur les dépenses de consommation alimentaire des ménages. Cette analyse repose sur l’hypothèse selon laquelle la hausse des prix des produits est le résultat de la spéculation des commerçants et des producteurs agricoles.
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1. Les causes de la hausse des prix
Plusieurs causes sont imputables à la hausse des prix des produits de base, on peut citer entre autre la baisse de la production locale et internationale, les quotas imposés par les pays exportateurs, et la spéculation des commerçants et des producteurs locaux.
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La spéculation est une activité humaine consistant à imaginer, à anticiper les réactions et activités d’autrui, comme si nous étions à sa place, et à porter un regard sur notre propre activité, comme si nous étions un autre. Il s’agit pour un agent économique de prendre délibérément un risque de prix c’est-à-dire acheter aujourd’hui un actif financier ou tout autre bien en espérant que son prix va monter, et qu’on pourra le revendre demain avec profit (Giraud[1], 2002). Bien qu’elle fasse l’objet d’une condamnation morale, faut-il tout de même condamner les spéculateurs ?
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Pour certains économistes, la spéculation serait déstabilisante et susceptible d’engager l’économie réelle sur des sentiers non optimaux, c’est-à-dire de l’empêcher d’atteindre le plus haut niveau de croissance et d’emploi possible. Pour d’autres, les spéculateurs ne feraient qu’acheter des risques dont d’autres acteurs économiques veulent s’en débarrasser ; ces risques sont inhérents au système économique, car engendrés par une incertitude irréductible quant à l’avenir.
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Deux éléments fondamentaux permettent de penser que les spéculateurs ne devraient pas être condamnés : la rationalité des commerçants et des producteurs (leur objectif est d’avoir le profit le plus élevé), et l’asymétrie de l’information (la même information n’est pas partagée par l’Etat, les producteurs et les commerçants, et si c’est le cas, elle n’est pas perçue de la même manière).

En effet, les objectifs fixés par l’Etat, notamment en termes de recettes fiscales constituent un frein à l’éclosion et au développement de la petite entreprise, et du petit commerçant détenteur d’une échoppe. Les fournisseurs avides de profits anticipent donc une hausse des taxes (à l’importation, impôt libératoire, etc.), du carburant à la pompe, de la demande étrangère, et créent des ruptures de stocks sur les marchés. La rareté des produits et l’accroissement de la demande locale et étrangère les conduiront à procéder à un ajustement par les prix, d’où leur hausse sur les marchés. La représentation ci-dessous illustre cette situation.

La hausse des prix est le résultat direct de la spéculation des commerçants, qui elle-même est causée par les anticipations d’une hausse des taxes, des prix de certains intrants, et d’un possible accroissement de la demande en provenance des pays voisins.

2. L’impact de la hausse des prix sur les dépenses de consommation alimentaire des ménages

Il existe une relation positive entre l’augmentation du revenu et le pouvoir d’achat, et une relation inverse entre une hausse des prix et le pouvoir d’achat. Quelle peut–être la conséquence de l’effet conjugué d’une revalorisation des salaires et d’une hausse des prix sur les dépenses de consommation alimentaire des ménages durant la même période ? Faisons une simulation avec un fonctionnaire, à partir d’un panier de produits alimentaires de grande consommation : le riz, le poisson frais (maquereau), le sucre, le pain et le lait.

Considérons un fonctionnaire de la catégorie A2, indice 605, grade : Médecin généraliste, marié et père de deux enfants. Son salaire net mensuel est passé de 204000 FCFA environ avant le décret présidentiel, à 234000 FCFA après.

- Supposons que pour le petit déjeuner journalier, cet agent achète du pain de 300FCFA, du sucre de 100FCFA et du lait de 200FCFA (quatre sachets, vendu à 50FCFA l’unité) ;
- Supposons de plus que pour un repas journalier, cet agent de l’Etat consomme un kilogramme de poisson, vendu à 950FCFA et un kilogramme de riz vendu à 400FCFA[2] ;
- Supposons enfin que les ingrédients nécessaires à la réalisation de ce repas coûtent environ 1000FCFA.

La dépense journalière pour la nutrition de ce ménage est estimée à 2950FCFA, soit 88500FCFA par mois. Cette dépense était évaluée à 79500FCFA par mois, pour la consommation des mêmes aliments il y a deux ans (le prix d’un kilogramme de poisson coûtait alors 700FCFA et le prix d’un kilogramme de riz valait 350FCFA).

Les différentes configurations sont présentées dans le tableau ci-dessous:

D’après ces estimations, la dépense alimentaire représente environ 37,82% du salaire mensuel de cet agent de l’Etat, contre 38,97% il y a deux ans. L’on doit toutefois noter que cette proportion était beaucoup plus élevée avant la revalorisation des salaires, du fait de l’augmentation des prix sur les marchés, et représentait alors 43,38% du salaire mensuel.
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Avant la revalorisation des salaires, la part du salaire destinée à la consommation alimentaire est passée de 38,97% à 43,38%, soit une augmentation de 4,41%. Après la revalorisation, cette part est passée de 43,38% à 37,82%, soit une diminution de la dépense destinée à la consommation de 5,56%. Par ailleurs, si les prix étaient restés identiques à ceux enrégistrés deux ans avant, une revalorisation de 15% aurait conduit à une réduction nette des dépenses de 5% pour le panier choisi (33,97%-38,97%).

On remarque donc que l'effet combiné de l'augmentation des prix et de la revalorisation des salaires a conduit à une augmentation des dépenses alimentaires de 4,41% et à une diminution de celles-ci de 5,56%, soit une diminution nette de 1,15% sur les deux périodes.
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Bien que la revalorisation ait permis de réduire la part du salaire destinée à la dépense de consommation alimentaire, l’on remarque que la hausse des prix a créé un écart de 3,85% (5%-1,15%) dans la réduction des dépenses de consommation pour le panier de biens choisi.
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[1] Pierre Noël GIRAUD, « Faut-il condamner la spéculation ? », Alternatives économiques, Juin 2002
[2] Les prix sont ceux observés sur les marchés de Yaoundé et Douala en novembre 2008.