lundi 29 décembre 2008

Les différentes sources de production d’électricité au Cameroun

La production désigne la quantité d’électricité produite par tout moyen, ainsi que toute activité auxiliaire de transport jusqu’aux jeux de barres haute tension des postes de centrales. Les sources de production sont d’origines hydraulique et thermique.

L’hydroélectricité constitue près de 95% de la production électrique au Cameroun, et le fleuve Sanaga[1] est la principale source de cette production. Sur son cours, sont construits les barrages de Song-Loulou, qui a une capacité d’environ 390 MW, et d’Edéa, dont la capacité est d’environ 263 MW. Des barrages de retenue, (Mape, Bamendjin et Mbakaou) ont été construits en amont de la Sanaga pour réguler son cours en période d’étiage. La capacité totale de ces barrages est d’environ 7,8 milliards de m3.

Au cours de l’exercice 2001/2002, la capacité totale de ces barrages est passée à 5,1 milliards de m3, soit une baisse de 3,7 milliards de m3. On a assisté progressivement à l’augmentation de cette capacité en 2002/2003, mais le niveau atteint reste inférieur à celui de l’année 2000/2001. La conséquence directe a été la baisse de la production d’électricité. La figure ci-dessous présente l’évolution de la production d’électricité à partir des deux principales sources, à savoir : l’hydraulique et le thermique.
[1] Pendant la saison sèche, le débit naturel de la Sanaga peut baisser de 5000m3/S à 80m3/S.

On constate une baisse de la production d’électricité en 2002/2003 suite à la baisse du débit du fleuve Sanaga. La conséquence directe a été la baisse de la production d’origine hydraulique. On note par ailleurs une augmentation de la production en 2003/2004. Ce rattrapage de la production est en partie dû à l’accroissement de la production d’origine thermique en début d’année 2003.

Le renforcement de la production d’électricité à partir de cette source permet de pallier les insuffisances pouvant être observées en périodes d’étiages. Il constitue l’une des priorités de l’AES-SONEL qui en deux ans, a construit de nouvelles centrales thermiques à Yaoundé (Oyomabang), Douala (Log-baba et Bassa III B) et Bafoussam, pour une production supplémentaire de 47 MW. Le coût total de ces investissements a été évalué à 35 milliards de FCFA. Par ailleurs, la société a investit près de 25 milliards de FCFA dans la construction d’une centrale de 80 MW à Limbé fonctionnant au fioul lourd et qui est déjà opérationnelle. L’AES-SONEL entend également construire une centrale thermique à gaz de 150 MW qui sera opérationnelle en 2006. En outre, 64 milliards de FCFA ont été investis en cette année 2004 et 30 milliards de FCFA seront injectés en 2005 pour améliorer le fonctionnement du réseau.

samedi 27 décembre 2008

Comment mesurer le bien-être social?

Cette mesure peut se faire à partir d’une fonction de bien-être social ou par le surplus social.

La mesure à partir d’une fonction de bien-être social
Une fonction d’utilité sociale ou collective est une règle d’agrégation des niveaux de bien-être individuels. Considérons le programme suivant qui consiste à maximiser le bien-être social :


Soient le vecteur de consommation du consommateur i et , le vecteur des ressources disponibles.

Si on envisage une variation des ressources initiales , avec des variations correspondantes de la consommation , les prix étant constants, la résolution de ce programme aboutit au résultat ci-dessous :

Ce résultat montre que la variation de bien-être est égale à la variation des ressources pondérée par les prix.

La mesure par le surplus social
Cette méthode consiste à calculer le surplus social à partir des fonctions de coûts et de demande. Le surplus social se définit comme la somme du surplus du consommateur et du surplus du producteur. La méthode de calcul du surplus social et de la perte de bien-être due au monopole est présentée dans la figure ci-dessous.

La fixation du prix au coût marginal (Cm) correspond au point F définit par le prix OA et le niveau de production Q*. Dans cette situation, le monopole est obligé de vendre à perte. Il enregistre donc un déficit égal aux coûts fixes ABCD.

La fixation du prix au coût moyen correspond au point d’intersection de la courbe de recette moyenne et du coût moyen (point C). Cette seconde situation est plus favorable au producteur que la précédente, puisqu’il couvre ses coûts de production, mais elle entraîne la diminution de bien-être pour la collectivité. En effet, en passant de F à C, le surplus des consommateurs est diminué de la surface du trapèze AFCD, tandis que le surplus du producteur est augmenté de la surface du rectangle ABCD. La perte nette de bien-être correspond au triangle BFC.

jeudi 11 décembre 2008

La demande d'électricité au Cameroun

L'évolution du nombre total d'abonnés est préssentée dans le tableau ci-dessous

Ce tableau montre une augmentation du nombre total des abonnés avec le temps. On constate qu’avant la privatisation, les consommateurs étaient regroupés en trois catégories : Les consommateurs en basse tension, en moyenne tension et en haute tension. Les abonnés de la catégorie basse tension représentent plus de 95% du nombre total d’abonnés.

Après la privatisation, on constate qu’en basse tension, 89% des abonnés utilisent l’électricité à des fins exclusivement domestiques ; 10% sont des abonnés professionnels et 1% des abonnés utilisant l’électricité pour l’éclairage public. En moyenne tension, plus de 85% des abonnés appartiennent au régime général. En ce qui concerne la haute tension, cinq abonnés sont classés dans cette catégorie ; il s’agit principalement de ALUCAM, SOCATRAL, PPC (ex-CELLUCAM), CIMENCAM et CICAM.

La répartition de la consommation sera présentée suivant les types de tension : basse tension (BT), moyenne tension (MT) et haute tension (HT). La figure ci-dessous retrace cette répartition.

La consommation totale d’électricité a augmenté avec le temps et avec le nombre d’abonnés. On constate que la consommation des abonnés haute tension représente plus de la moitié de la consommation totale chaque année. La consommation annuelle des abonnés en basse tension représente environ 25% de la consommation totale, et celle des abonnés de la catégorie moyenne tension est d’environ 23%.

Par ailleurs, les consommations en usage domestique, usage professionnel et éclairage public sont respectivement proportionnelles à 66%, 32% et 2% de la consommation totale basse tension. En moyenne tension, 57% de la consommation totale est attribuée aux abonnés du régime général.

Après la privatisation de la SONEL, la consommation d’électricité a augmenté en même temps que les tarifs ; la figure ci-dessous retrace cette évolution.

On peut constater que la consommation totale d’électricité s’est nettement accrue après la privatisation, et a coïncidé avec l’augmentation des tarifs des consommateurs des catégories basse tension et moyenne tension. Cependant, les tarifs des abonnés de la catégorie haute tension n’ont pas subit une augmentation significative, malgré que ces derniers consomment plus de la moitié d’électricité produite.

L’optimum du consommateur d'électricité

L’objectif du consommateur rationnel est la maximisation de son utilité, sous sa contrainte budgétaire. Supposons qu’il consomme une quantité x1 d’électricité et une quantité x2 des autres biens, son problème peut donc s’écrire sous la forme :

La contrainte budgétaire ou droite de budget définit une droite dans le plan (x1,x2). La résolution de ce programme permet d’obtenir les quantités optimales x*1 d’électricité et x*2 des autres biens qui maximisent l’utilité du consommateur.
Graphiquement, cet optimum peut être caractérisé de la manière suivante :

Cette figure caractérise l’optimum du consommateur. L’utilité est maximale au point de tangence de la courbe et de la droite de budget. Le couple (x*1 ;x*2) représente cet optimum. Elle montre aussi que l’augmentation de la consommation d’électricité se traduit automatiquement par la réduction de la consommation des autres biens, de sorte que la contrainte budgétaire soit saturée.

Cette situation permet de définir la fonction de demande de l’un des biens. La figure ci-dessous présente la fonction de demande du bien X1.

La fonction de demande d’électricité exprime le choix optimal du consommateur en fonction du prix unitaire de l’électricité et du revenu dont celui-ci dispose. La courbe de demande est donc une relation inverse entre la quantité consommée d’électricité et son prix.

L’optimum du producteur en situation de monopole: illustration à partir du cas de la SONEL

Le problème du producteur est de déterminer la quantité Q qui maximise son profit (la différence entre son chiffre d’affaires et son coût de production). Le profit л (Q) = PQ - CT est donc fonction de la quantité produite. Sa maximisation conduit à l’égalité de la recette marginale et du coût marginal. La production choisie est donc définie par cette égalité. La figure ci-dessous présente cette situation d’équilibre.

La fonction Q(P), qui associe au prix de vente la quantité produite est appelée fonction d’offre de l’entreprise. Elle est représentée par la partie de la courbe de coût marginal située au-dessus de la courbe de coût moyen (CM). C’est une fonction croissante du prix.

Un monopole opère donc en un point où le prix est supérieur au coût marginal, alors qu’une entreprise en concurrence opère en un point où le prix est fixé au niveau du coût marginal. En situation de monopole, comme cela est le cas pour l’AES-SONEL, le prix sera plus élevé et la production faible (PM et QM), alors qu’en situation de concurrence (P* et Q*), c’est le cas contraire. La conséquence est que les consommateurs d’électricité bénéficieront d’un niveau de satisfaction moindre quand le secteur est organisé sous la forme d’un monopole plutôt que sous la forme concurrentielle.